| | | Are you drunker than Amy Winehouse? |  |
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Neel Lincoln
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|  Sujet: Re: Are you drunker than Amy Winehouse?  Jeu 1 Oct - 11:16 | |
| Neel Lincoln était un parfait imbécile. L’archétype de la grosse-tête, ou le parfait modèle de la grosse tête. Il avait un talent indéniable, de ceux qu’on n’invente pas, bien sur, il était autodidacte et ça faisait encore plus frémir les gens qu’on appelle journalistes, et qui se plaisent à poser des questions débiles en tout genre, sur sa petite amie ou autre, alors qu’il est juste guitariste, et pas une star de Showbiz. Oh ça il en était encore bien loin, mais il se voyait déjà en haut de l’affiche. Après tout il avait déjà réussi à conquérir l’Ecosse, comme son père l’avait déjà fait. Mais il allait plus loin, il cherchait à conquérir tout le Royaume Uni, ce que son père avait été incapable de faire. L’ambition pouvait être une qualité comme un défaut ici, dans le monde de la musique c’était marche ou crève et il le savait.
Ces derniers temps, le jeune Lincoln était totalement ailleurs. Incapable d’écrire ne serait-ce qu’un seul texte qui pourtant faisait sa force, il s’était plongé dans une sorte de mutisme, à l’écart des autres, isolé, plongé dans ses pensées. Le succès c’était bien, mais lorsque vous êtes étouffé par le succès des autres, ça vous joue grandement des tours. Obnubilé par cette affaire de meurtre, il oubliait totalement et ses engagements, et ses amis. Il ne cherchait qu’un scandale à faire éclater pour que les anglais s’intéresse enfin à ce petit groupe en provenance d’Ecosse, persuadé que c’était ça la solution. Et ce n’était pas entre les membres du groupe qu’il fallait que ça éclate, il devait se trouver un moyen d’être le centre de l’attention, afin que même son groupe soit surpris, et ait une réaction vraie, qui ferait moins mise en scène que la mort de ce type dont-il-ne-se-souvient-même-plus-le-nom et qui était le batteur des Maniacs.
Voilà pourquoi notre cher guitariste assoiffé de gloire, était à ce moment même assis, ayant déjà bu au moins trois bières, qui elles, ne lui amèneraient ni gloire ni succès…Juste des emmerdes, comme à son habitude. Il disait toujours qu’il buvait pour oublier. Mais c’était toujours automatique. Torturé jusqu’au bout de ses petits pieds, il ne dormait plus, il avait une gueule de déterré, le genre de mec drogué, insomniaque, en manque de drogue. Or, il n’avait jamais touché à ce genre de substances, il ne fumait même pas – ou seulement pour le fun. Ce qui se tramait touchait aussi bien son esprit que son cœur, la musique avait une place très importante dans sa vie, mais il y avait bien plus important à présent, et elle se trouve dans son groupe. Comment ça avait pu lui arriver à lui, lui qui trouvait que le couple Daniel-Holly était plus que gnan-gnan, à la limite du ridicule même tellement ils s’aimaient ? Il ne comprenait pas comment une fille pouvait l’obséder autant. Il n’y avait qu’à regarder sa poubelle, tous textes parlaient d’elle, tous à la poubelle. Il n’avait pas honte, il ne voulait juste pas la perdre, certain que ce qu’elle voulait c’était juste passer de bonnes nuits et ça s’arrêtait là. Mais lui accourait pour la moindre minute passée avec elle. Personne n’était au courant, pas même son meilleur ami, et se voilant la face en essayant d’agir comme habituellement, il perdait toute crédibilité, d’où l’isolement, justifié par la perte d’inspiration soudaine qu’il se devait de retrouver.
Et évidemment, qui dit isolement dit forcément faute d’engagement. Sarah-Jane débarque aussitôt. La brillante attachée de presse ne supportait ni les écarts du plus vieux des membres du groupe, ni les fautes professionnelles. A ce moment-là, il discutait avec une Nana qui croyait à tous les bobards qu’il racontait…On voyait la culture musicale, car il s’était présenté comme le fils de Jimmi Hendrix, bien qu’il ait précisé que même sa mère n’était pas au courant et qu’en plus on le savait tous Jimmi Hendrix n’avait rien d’un pâle freluquet d’un mètre soixante-huit . L’humour anglais. L’étrangère elle, n’avait rien compris, elle se contentait de l’écouter déblatérer sur tout et n’importe quoi, jusqu’à ce que sur une posture vraiment imposante, Sarah-Jane brise tout espoir de Neel d’oublier Athénaïs en s’occupant personnellement de la petite Russe. Se retournant les yeux accusateurs vers son attachée de presse, son ton était lui au contraire très avenant, et il tira la chaise pour l’inviter à s’asseoir :
« SJ ! Quelle bonne surprise ! Comme tu peux le voir je bois une bière en charmante compagnie – enfin plus qu’une… Rendez-vous tu dis ? Avec qui ? Il me semble pourtant ne pas avoir eu de rencard depuis l’adolescence ! Etrange…Ah oui je te présente euh…un prénom imprononçable en provenance de Russie ! Fascinant non ? »
Il avait l’air sérieux, mais surtout bien entamé par l’alcool, qui avait un effet plutôt encourageant sur lui, car quand il était joyeux grâce à l’alcool, il pouvait débiter plus de paroles en deux minutes qu’en deux mois habituels.
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| | | | Neel Lincoln
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| | Sujet: Re: Are you drunker than Amy Winehouse? Sam 3 Oct - 15:25 | |
| Il était toujours question d’ordres dans le monde de la musique. Comme s’il n’avait pas assez subi les représailles de son père, il devait subir les représailles des gens qui travaillaient pour s’assurer que le groupe réussisse. Tout ceci n’était qu’un cercle vicieux, dont jamais il ne sortirait car il n’avait pas choisi la bonne voie – où cette voie ne l’avait pas bien choisi. Mais il était tellement déterminé qu’il ne reculait devant rien pour enflammer la scène, pas même d’écraser les autres par sa prestance, il n’en avait rien à faire. Mais s’il devait faire un concert à présent, serait-il capable de faire tout ça, avec tout ce qu’il se tramait dans sa tête ? Ca restait à prouver. S’il manquait à son devoir, c’était bien qu’il n’en était pas capable. Et trop réservé, personne semblait s’en soucier. De toute manière, il ne dirait rien, même si on s’en souciait.
Persuadé que Sarah-Jane finirait par s’installer, il la regardait avec insistance, comme si il attendait qu’il se passe quelque chose, se désintéressant totalement de la fille qui se trouvait à ses côtés et qui n’y comprenait plus rien. La bière n’était pas totalement finie, mais Neel n’avait soudainement plus soif. Elle était là près de lui, ils avaient rendez-vous avec une radio, et elle lui faisait la morale, comme on ferait à un enfant de dix ans qui venait de faire une connerie. Il était majeur, vacciné, et responsable, personne n’avait le droit de lui dicter sa conduite, personne. Pas même ses parents. Et surtout pas ses parents. Il resta interdit devant le ton qu’elle employait, elle paraissait sure d’elle, qu’il pouvait faire la différence juste en se rendant à cette interview. Il n’en n’était pas à sa première et elles l’agaçaient plus qu’autre chose. Toujours les mêmes questions, indiscrètes au possible, et qui n’avaient rien à voir avec le groupe, alors à quoi bon ?
Restant assis, baissant la tête, il la releva rapidement avant de fixer dans les yeux la jeune Browning. Il allait se mettre à parler, mais il décida de se lever. Non pas pour faire face avec avantage en usant de sa taille, il était trop petit pour ça, mais pour discuter sans distance, car il n’aimait pas qu’on croit qu’il soit désintéressé par ce qu’on lui disait. Agacé, il répondit:
« Et ça nous apporterait quoi de répéter d’où on vient, avec qui je couche, avec qui je m’entends, je m’entends pas, ou répondre par la négative à toutes ses fausses rumeurs ? Ca nous avance pas ! Ils savent déjà tout ça, et ça ne les intéresse pas c’est juste pour vendre. Et puis pourquoi moi ? Holly aime les interviews. »
Regardant avec pitié la jeune femme toujours assise, il se rendit compte que le verre gisait sur la table et qu’il n’allait pas le gaspiller. La valeur de l’argent moins que l’attrait de l’alcool. Attrapant le verre, il le finit cul sec, histoire de montrer à Sarah-Jane qu’il était encore maitre de ses actes. Se retournant vers la petite russe il lui balança direct :
« On n’était pas fait pour s’entendre, va voir ailleurs maintenant. » Comme indifférent de la gueule qu’elle tirait il se retourna ne lui accordant plus aucune attention. Sans une explication il dit à son attachée de presse : « C’est la dernière fois. » De quoi ? De boire, de donner une interview ? De répondre à ses ordres ? Lui seul le savait. | |
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