EILEEN&NOAH - Il faut se quitter souvent pour s'aimer toujours

Eileen était chez ses parents. Elle y passait ses journées depuis la fameuse soirée dédiée aux Fun Factory. Soirée qui avait évidement terminé en catastrophe. Son petit ami Noah n’avait pas su se contenir et avait explosé en plein milieu de la soirée, détruisant un peu plus leur image et se détruisant par la même occasion le bras gauche. Deux pour le prix d’un. Mais vu comme ça, un aurait suffit. La jeune fille n’avait pas revu Noah depuis cette soirée. Elle l’avait raccompagné à l’hôpital afin de récupérer la blessure du bras de son amour, l’avait déposé chez eux, avait passé la nuit à ses côtés mais n’avait point réussi à dormir. Puis elle s’était finalement en aller au petit matin, alors que le soleil ne bousculait pas encore le sommeil de Noah. Tout ceci s’était passé seulement trois jours plus tôt, et pourtant, bien qu’elle ne veuille l’admettre, son petit ami lui manquait. Elle avait préféré s’éloigner afin de ne pas dire de nouveau des paroles blessantes à son Noah. Elle lui en voulait, et si elle débordait, elle s’en voudrait instantanément après. Il ne valait mieux pas. Mais que lui avait-il pris de se montrer aussi impulsif lors de ce foutu gala de merde ? Pourquoi ne s’était-il pas retenu ? Il savait pourtant qu’elle n’aurait pas supporté un comportement réprobateur. Mais il n’en avait fait qu’à sa tête. Comme toujours. Pour ne pas changer. Tandis qu’Eileen mangeait tranquillement un bol de céréales, le lait dégoulinant le long de son petit menton, elle entendit son portable sonner. Comme à chaque fois depuis trois jours, son cœur fit un bon dans sa cage thoracique. Peut-être était-ce enfin Noah… Accélération immédiate de la respiration ainsi que de son pouls. Elle courut jusqu’à son portable en manquant de peu de s’étaler sur une chaussure qui traînait au milieu de son salon. Bingo, c’était bien lui. Portable en main, elle s’activa à lire le texto qu’elle venait de recevoir.

Citation :

Mais je trouve pas de refrain à notre histoire.
Tous les mots qui me viennent sont dérisoires.
Je sais bien que je l'ai trop dit,
Mais je te le dis quand même... je t'aime...
London eye this evening baby <3

Il avait repris le refrain d’un célèbre chanteur français. Patrick Bruel. C’était si beau… Elle laissa une petite larme dévaler sa joue. Romantique notre Eileen ? Evidement… Et Noah était son prince. En attendant, elle ne devait pas oublier ce qu’il avait fait. Mais au fond, elle voulait seulement le retrouver, que les excuses se fassent au plus vite, qu’ils règlent les choses rapidement & qu’ils passent une excellente soirée… & nuit. Pour le moment, elle devait se préparer rapidement.

La nuit pointait le bout de son nez lorsqu’Eileen arriva à destination, vêtue d’une jolie robe couleur prune. Elle se posa à l’entrée du parc, et attendit Noah… Que lui dirait-elle ? Comment se déroulerait la soirée ? Peu importait tant qu’elle le retrouvait…

Prostrée dans ses pensées, Eileen imaginait la soirée qui l'attendait. Elle ne savait pas exactement à quoi s'attendre, mais elle ne pouvait nier que ces trois jours sans Noah avaient été monstrueux, et que quitte à choisir, elle préférait vivre près de lui malgré son comportement que loin de lui. Le manque était certainement encore plus douloureux, plus féroce puisque de ce manque dépendait son état à léthargie. Si Noah ne lui avait pas donné ce rendez-vous, elle aurait à coup sur, en tant que réelle tête de mule, continuer d'attendre qu'il fasse le premier pas, avachie dans son canapé pour une durée indéterminée. Mais il l'avait fait, il avait donné des nouvelles, et lui avait proposé de se voir. Et bien que têtue, elle n'eut le courage de refuser une telle proposition. Ah... L'amour. C'était donc prostrée dans ses pensées qu'elle oublia où elle était, et pourquoi. Elle ne sentit ni Noah arriver, ni le flot d'excuses qui allait avec. Et lorsqu'il se trouva face à elle, elle eut du mal à tenir. Mais elle le fit. Une main. Celle de Noah. Les mains de son amour. Elle hésita, ou fit semblant d'hésiter, puisque de toute manière, elle n'aurait su lui résister. Il avait une dominance sur elle non mesurée, chaque geste, chaque certitude disparaissait à la présence du bel homme. En sa présence, il menait la danse. Et elle, Eileen, se sentait bien. Enfin d'ordinaire, avant cet évènement tragique, comme elle aimait à le dire.

« Suis-moi, s'il te plait. » Elle passa timidement son bras à celui de son cavalier, sans se rendre compte le moins du monde qu'elle touchait à la plaie de celui-ci. Puis ils marchèrent côte à côte, dans un silence triste mais apaisant. Au moins, ils ne se disputaient pas. Et le calme qui régnait ici n'était pas dérangeant, bien qu'il le deviendrait très rapidement. Elle le regarda prendre deux billets, toujours silencieusement, et elle monta dans la roue à ses côtés. Eileen n'avait pas le vertige, ce qui était une bonne chose. Lorsque la roue démarra, la jeune fille se rendit compte que la soirée démarrait réellement, et que l'issue de celle-ci se jouait maintenant, en apesanteur. Elle sentait le regard de Noah peser sur elle, la scrutant sans gêne. Et tandis que ses joues prenaient une légère teinte rosée, il fallait dire que toutes ces habitudes avec lui disparaissaient au fil du temps, elle l'écouta la complimenter. « Tu es sublime. » Un battement de plus, ou de moins. Elle releva enfin le regard. Et le scruta à son tour, alors qu'il venait de baisser la tête. Ouch. Même dans le noir, on remarquait les cernes de son amour. A quoi as-tu passé ces trois derniers jours ? Vague pensée qui disparut aussi vite qu'elle avait illuminé l'esprit de la belle. Elle posa un doigt froid sur le menton de Noah afin de lui relever la tête, permettant ainsi de croiser son regard qu'elle aimait tant. Même ainsi, il restait sublime. Et elle laissa ses mots prendre le dessus, réchauffant l'air. « Toi aussi. Même avec tes cernes.. » Léger sourire, très léger, mais tout de même. Les premiers mots de la soirée venant de sa part. Elle inspira longuement, sans ôter son doigt de la peau du jeune homme. Sa présence la rassurait.