Gabrielle Westfall
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QUELQUES NOTES.
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 |  Sujet: Re: do believe in love at first sight ? -- Gabrielle  Jeu 29 Oct - 16:32 | |
| « Gabi ! Tu as vu ? » Je lève les yeux au ciel comme j’ai l’habitude de le faire et, pressant mon téléphone à mon oreille grâce à mon épaule, jette la télécommande sur le canapé après avoir éteint la télévision. D’un air faussement désinvolte, je pose donc la question que mon interlocutrice désire tant entendre. « Mais de quoi tu parles ? » Je l’imagine alors avec un large sourire. Bon dieu ce qu’elle doit être fière d’elle à ce moment précis. Pathétique ! Elle ne comprendra donc jamais. « Mais Gabrielle, réveille toi bon sang, je te parle du dernier clip des Blue Lemons, tu viens de quelle planète ? Il t’arrive d’allumer ta télé au moins ? » Elle est ridicule, vraiment ridicule. Mais malgré tout elle m’a toujours soutenu, elle est ma meilleure amie, je ne peux pas lui dire ce que je pense. Je préfère mentir et lui faire plaisir. Ce n’est pas glorieux, mais ça fait bien longtemps que j’ai renoncé à la gloire. « Ecoute Mary, c’est gentil de m’avoir prévenu mais il faut que je te laisse. Je vais devoir y aller. » Elle ricane au bout du fil et me fait sourire. « Il s’appelle comment ? » Elle me pose la question comme si de rien était, pensant sûrement que j’allais lamentablement me faire avoir. Mais je ne la connais que trop bien, je ne marche plus. « Il ne s’appelle pas. Allez, bye, je te raconterai peut-être. »
Après avoir raccroché, je regardai ma penderie avec scepticisme. Je n’allai pas aller loin avec cela, c’était indéniable. C’était dingue le nombre de vêtements qu’il y avait là dedans alors que je n’avais rien à me mettre. Le temps défilait à une vitesse folle et si au moins une fois dans ma vie il fallait que je ne sois pas en retard, c’était cette fois-là. Après maintes réflexions quant à la manière dont j’allais bien pouvoir m’habiller, après avoir imaginer des tenues toutes aussi farfelues les unes que les autres, j’optais finalement pour mon jeans préféré, troué au genoux à cause de l’usure, et un haut mauve légèrement décolleté que j’avais l’habitude de porter. Rien qui sortait de l’ordinaire, mais je m’y sentirai à l’aise. Une sorte de cri m’échappa alors lorsque je jetai un regard vers mon portable pour connaître l’heure. Plus que cinq minutes. Et bien, on ne change pas une équipe qui gagne, j’allai malheureusement être en retard une fois de plus. J’attrapai donc mon sac, enfilai mes tennis et sortais aussi rapidement que possible de chez moi en prenant garde néanmoins de fermer la porte.
Je marche dans les rues de Londres, je déambule, je joue des coudes, je suis déjà en retard. Le taxi était une solution, mais avec la chance de j’ai, il y aurait probablement eu un embouteillage. Puis, quand bien même, j’ai du mal à accorder ma confiance à quelqu’un, alors de là à laisser quelqu’un que je ne connais pas me conduire quelque part avec tous les dangers de la route, il ne faut pas exagérer. Certains diront que je suis peureuse, je me qualifie plutôt de prévoyante.
Il s’appelle Isaac. C’est beau comme prénom Isaac. Mais ça n’a rien de français, ses parents devaient sûrement apprécier l’originalité. Heureusement pour moi, il parle presque parfaitement l’anglais. Car si j’ai une sœur bilingue qui souhaite devenir professeur de français, la seule langue que j’aime manier à la perfection et que j’étudie, c’est ma langue maternelle. Le français mériterait que je m’intéresse à lui. Il parait que c’est une belle langue. J’aperçois enfin la Grande Roue de Londres et risque un regard sur ma montre. Dix minutes de retard, je m’étonne moi-même, la prochaine fois, si toutefois il y en a une comme je l’espère, j’arriverai peut-être même à l’heure. Mon pas se fait plus pressé et je le vois alors, comme prévu, il m’attend devant. Il ne me voit pas tout de suite et j’en profite donc pour l’observer sans réussir à cacher mon sourire. Il est vraiment beau, il faut dire ce qui est, et affiche toujours un petit sourire arrogant qui doit en faire fondre plus d’une. Une fois à son niveau, mon cœur s’emballe, il me regarde. Je tente tant bien que mal de le calmer avant de pouvoir m’exprimer. « Désolée pour le retard, la ponctualité m’est inconnue on dirait. » Autant le lui dire, il sera prévenu. J’en riais mais espérai tout de même qu’il ne m’ait pas trop attendue. « Je suis contente de te voir Isaac. » | |
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