NO MORE SPARKLES ♦ You can't always get what you want.
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
BONNES FÊTES A TOUS! (Et n'abusez pas sur le chocolat!)
-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

 

 walking on the moon ─ Aidan.

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Carmen Westfall
CARMEN ♦ Love is all we belong to.
Carmen Westfall


• Sexe : Féminin
• Messages : 2487
• Inscription : 21/08/2009
• Jukebox : PETE DOHERTY ♦ Arcady.
• Crédits : Cobocha, cette femme exceptionnelle ; Mara (lj)

QUELQUES NOTES.
• Adresse: 104, Direy road. (Camden Town)
• Favoris: Monkey Business
• Bric-à-brac:

walking on the moon ─ Aidan. Empty
MessageSujet: walking on the moon ─ Aidan.   walking on the moon ─ Aidan. Icon_minitimeDim 18 Oct - 14:09

    Un silence pesant avait plané toute la nuit sur l'appartement encore endormi, ponctué de petits pas dans l'obscurité. Plusieurs fois, ils avaient résonné sur le parquet trop propre, et plusieurs fois avaient foulé le sol glacé de la cuisine à la recherche d'un verre d'eau. Toutes les tentatives étaient bonnes pour s'échapper dans les bras de Morphée, mais aucune n'amenait à destination. Dehors, la lune brillait, comme toujours. Elle était toujours à sa place, la lune. Eternelle solitaire dans le ciel étoilé.

    Cette nuit encore, Carmen la passa à déambuler passivement entre fenêtre et draps. Lorsque le jour commençait à poindre, elle décida de se rendre au studio. Ce que beaucoup ignoraient, c'est que Carmen n'était pas seulement chanteuse, mais jouait aussi de la guitare. Pas comme une déesse, il est vrai : mais tout de même. Si elle y allait de si bonne heure, c'était avant tout pour éviter de croiser Liam ou Aidan. Ou les deux. Elle n'avait plus parlé avec aucun des deux hommes depuis la soirée où, sous l'emprise de l'alcool, la jeune femme avait avoué à demi-mots être attirée par un autre. Pourtant, lorsqu'elle y pensait, ses idées étaient assez embrumées, mais Deirdre n'avait pas manqué de lui narrer - sans oublier de détailler - ce qui avait pu se passer durant la soirée.
    « Bon, écoute : tu avais bu, que veux-tu... » N'avait-elle pas manqué de rajouter avec un soupir devant les remords larmoyants de son amie. Carmen, elle, n'avait cessé de s'en vouloir et avait attendu le moment idéal pour discuter avec son copain, sans jamais réussir à se résoudre à prendre la parole. Elle avait fui son regard durant quatre jours déjà, et désirait que cela cesse, malgré sa gêne à évoquer ses durs mots.

    La chanteuse finit par arriver aux studios ADI, où se passaient toutes les répétitions et enregistrements. Elle grimpa les marches qui la séparaient de la salle de répétition de son groupe, puis tourna avec douceur la clé, sans même imaginer que quelqu'un pouvait déjà se trouver là. C'était une erreur. La clé tourna à vide. Fronçant les sourcils de surprise, elle poussa la poignée. Personne n'avait l'air de se trouver là, mais on sentait qu'une personne était passée par là, peu de temps auparavant. Carmen pénétra dans la pièce où flottait une odeur de cigarette. D'un pas feutré, elle alla s'installer sur une chaise, avec dans ses mains une guitare qu'elle connaissait par coeur. Quelques accords retentirent, mais un toussotement prit à court la jeune femme.
    Brutalement, ses doigts arrêtèrent de parcourir le manche de son instrument. Elle se retourna; face à elle, Aidan. Surprise. Elle ne s'attendait pas à cette rencontre impromptue, et cela put se lire sur son visage. Ses yeux s'arrondirent, ses lèvres se crispèrent. Cette apparition la laissa muette. Les mots se bousculaient mais ne sortaient pas. Impossible de former une phrase correcte, un tant soit peu cohérente. Carmen ne savait que dire, tellement étonnée de le voir là. Soudain, elle se prit à regretter de s'être levée ce matin là. Si elle n'avait pas bougé, la jeune femme ne serait pas là, à observer Aidan, sans la moindre idée de ce qu'elle pouvait formuler.
    « Hmm.. Je te dérange pas, j'espère.. » bafouilla-t-elle en se levant. Il avait deux têtes de plus qu'elle, et ce n'était que la première fois que cela la dérangeait. Inférieure. Gênée. Honteuse, même. Honteuse de son comportement, honteuse d'avoir dit ce qu'elle avait dit à cette foutue soirée - et foutue soirée était presque un euphémisme, car Carmen ne tarissait pas d'adjectifs pour la qualifier. La jeune femme passa une main glacée sur sa nuque raide, tout en regardant les pieds de son interlocuteur.
Revenir en haut Aller en bas
https://no-more-sparkles.forumgaming.fr
Aidan Martin

Aidan Martin


• Sexe : Masculin
• Messages : 286
• Inscription : 29/09/2009
• Jukebox : Julian Casablancas - Glass.
• Crédits : Rokku
• Humeur : ok

QUELQUES NOTES.
• Adresse:
• Favoris: Space Riders
• Bric-à-brac:

walking on the moon ─ Aidan. Empty
MessageSujet: Re: walking on the moon ─ Aidan.   walking on the moon ─ Aidan. Icon_minitimeDim 18 Oct - 21:35

    « Nulle… très nulle… particulièrement nulle… incompréhensible… à chier ! »
    Criais-je, tout en envoyant valser les quelques papiers qui trainaient ça et là sur le petit bureau que comprenait le studio d’enregistrement. Sur ces feuillets étaient inscrites à la hâte les quelques nouvelles chansons que j’avais pris la peine d’écrire, prêt à croire qu’une renaissance était encore possible et permise. En les rédigeant, je m’étais imaginé être un géni, j’avais cru avoir inventé les toutes nouvelles mélodies qui nous hisseraient, les Blue Lemons et moi, au rang que nous revenait de toute évidence : les meilleurs, mais je m’étais bercé d’illusion. Au lendemain de leur écriture, et après une longue relecture, je m’étais trouvé stupide d’avoir cru un instant avoir récupéré mon don pour la rédaction en même temps que mon intégrité. Je me mentais, et il était tout les jours plus difficile d’en faire les frais. Je chiffonnais l’une des feuilles en une boule bien ronde, m’asseyais sur le siège et visait la poubelle, que je ratais d’un demi-centimètre. Prenant mon visage entre mes mains, je m’accordais une pause tout en fermant les yeux. Le nom d’Aidan Martin était maintenant associé au mot meurtre, et quoi que je fasse, je n’y changerais rien. Le destin était maître, je n’étais qu’un pion sur son échiquier, un pion au milieu de milliers d’autres, un pion qui n’était pas différent d’un autre, je n’avais à vrai dire aucune sorte d’importance. De rage, j’expirais avec puissance et envoyais un coup de pied dans l’un des pieds du bureau qui j’en suis sûr, ressentit bien moins de souffrance que moi. Un élancement mordait à présent ma jambe toute entière, mais je me contentais de grimacer comme un gamin qui vient de recevoir une fessée ; comme lui, je l’avais sans doute méritée. Je détachais mon visage de mes mains et scrutais une toute petite feuille, pas plus grande qu’un post-It au milieu des autres, sur laquelle tenait un minuscule paragraphe contenant mon écriture. Des paroles que j’avais rédigée qui concernaient essentiellement Carmen. Je ne voulais pas me l’avouer, mais j’avais écris ça pour elle, non pas dans l’espoir qu’un jour elle le lise, mais seulement parce qu’elle me manquait. Il y avait quatre jours que nous ne nous étions pas parlés, je souffrais de son absence et après ses révélations, étais effrayé qu’elle songe à me remplacer. Je ne m’étais pas trop posé de question concernant l’identité de la personne qui selon elle « pouvait l’aimer », il me semblait inutile de me faire plus de mal que de bien.
    Le bruit d’une porte me sortit de mes songes, et je me félicitais intérieurement d’avoir poussé le battant de la porte du bureau, me plongeant ainsi dans la solitude. J’entendis premièrement de simples bruits de pas, puis celui, caractéristique, d’une chaise que l’on tire et des cordes d’une guitare que l’on pince. Carmen n’était pas la guitariste la plus douée que je connaissais, mais elle avait cette manière de jouer que j’aimais tant, si particulière, que je la reconnus tout de suite. N’accordant pas une once d’importance à ce que me dictait mon âme, je n’écoutais que mon cœur et sortit doucement de la pièce, m’arrêtant à l’entrée du bureau, le dos posé contre le mur, les bras croisés sur la poitrine. Je ne savais pas m’empêcher d’être amoureux d’elle.
    « Uhm, Uhm… » Exprimais-je en un sec rafraichissement de gorge.
    Elle se tourna vers moi, affublée d’une telle expression de franche surprise que j’en fus déconcerté. J’arquai les sourcils alors que ses lèvres semblaient remuer sans laisser sortir un son. Je décroisais mes bras, fourrant mes mains dans les poches de mon pantalon, la fixant droit dans les yeux. Je voulais espérer que rien ne s’était brisé entre nous, mais il n’y avait que faire, cette révélation de l’autre soir m’avait fait tant de peine qu’une vitre opaque, bien que très mince, s’était inévitablement dressée entre nous deux. Enfin, elle parlait, me demandant si elle ne me dérangeait pas, ce à quoi je répondis que non d’un hochement de tête.
    « Je ne faisais rien de particulier. » Ce qui n’était pas exactement faux, mais je préférais omettre les petits détails insignifiants. « Tu peux continuer à jouer, Carmen. » Affirmais-je dans un souffle.
Revenir en haut Aller en bas
Carmen Westfall
CARMEN ♦ Love is all we belong to.
Carmen Westfall


• Sexe : Féminin
• Messages : 2487
• Inscription : 21/08/2009
• Jukebox : PETE DOHERTY ♦ Arcady.
• Crédits : Cobocha, cette femme exceptionnelle ; Mara (lj)

QUELQUES NOTES.
• Adresse: 104, Direy road. (Camden Town)
• Favoris: Monkey Business
• Bric-à-brac:

walking on the moon ─ Aidan. Empty
MessageSujet: Re: walking on the moon ─ Aidan.   walking on the moon ─ Aidan. Icon_minitimeJeu 22 Oct - 19:44

    « Je ne faisais rien de particulier. » Il mentait, c'était certain. Carmen l'avait probablement dérangé dans un instant où son voeu le plus cher était d'être seul. La jeune femme voyait bien que ce n'était pas vrai, à ses yeux, à ses traits.
    Etrangement, sa présence l'avait coupée dans son jeu, alors qu'elle avait joué devant lui un incommensurable nombre de fois. Elle pinca les lèvres, reposant ses doigts le long du manche.
    « Tu peux continuer à jouer, Carmen. » Aidan semblait insister, encore un peu plus. Cela ne faisait qu'accentuer le malaise de l'apprentie guitrariste, qui finit pourtant par se lancer.

    Ses doigts fins glissaient le long des cordes, composant les notes avec adresse. Sous ses mains se dessinait une mélodie improvisée, créée au fil des des mouvements qu'elle effectuait. Elle tentait de se concentrer sur le rythme, cependant ne pouvait s'empêcher de lever ses yeux noirs vers Aidan. Aidan. Ce nom résonnait dans sa tête, au point presque qu'il se formait sur sa bouche. Aidan. Aidan Martin, non pas l'assassin de Berwood, non. Aidan Martin, le type qui jouait dans les Blue Lemons. Le meurtrier, ç'aurait pu être lui comme il aurait pu être le mort. L'autre, celui dont on veut à tout prix oublier le nom, celui que l'on veut venger, celui qui n'aurait jamais dû partir.
    Retranchée dans un silence de plomb, Carmen se mit à imaginer sa vie, si Aidan avait été celui là. Jamais son regard ne se serait posé sur Liam comme il le faisait désormais, et jamais sa vue n'aurait provoqué les mêmes réactions. Dans un coin de la pièce s'entassaient les numéros de Nasty, retraçant sans vergognes les vies entremêlées des trois groupes. La dernière Une s'intitulait : « Les dernières révélations de Carmen Westfall! » La jeune femme se leva, traversant la pièce d'un pas las, et ramassa le torchon. Une photo d'elle à la soirée s'étalais en couverture, elle poussa un soupir. Une hésitation se saisit d'elle. Lire, ne pas lire? Lire, finalement. Ses mots, déformés, étaient là noir sur blanc. « La chanteuse a en effet déclaré : Je pense savoir qu'il y a quelqu'un qui voudrait de moi. » Ce n'était pas exactement cela... Des flashes de la soirée lui revinrent. Le départ d'Aidan. La colère de Liam.

    Elle poussa encore un soupir. Dans son souffle, elle lâcha :
    « Inutile. » Qui lisait ce magazine ridicule, sinon elle-même? Qui pouvait-être intéressé par sa vie insignifiante? D'autres personnes avec une vie encore plus insignifiante que la sienne, tous ceux qui enviaient son succès pouvaient en plus se dire qu'elle était bête de rester avec Aidan, si quelqu'un d'autre lui plaisait. Il ne fallait pas être doté d'une imagination fulgurante pour deviner le tableau : les gamines, dans la cour de récréation avec le journal à la main, et les mères qui se prétendaient atterrées par ses lectures mais qui ne manquaient pas de s'y plonger au premier instant de répit.
    Avec rage, elle lança le journal au sol. Il glissa jusqu'aux pieds d'Aidan. Sa gorge se noua tandis qu'elle plongeait les yeux dans les siens. Il le ramassa. Les deux jeunes gens se regardèrent. Carmen voulut le lui arracher des mains, lui hurler de ne pas lire, il était là, il n'avait pas besoin de ces foutus magazines pour lui dicter la vérité. Mais, au contraire, elle resta mue dans son silence, à étudier les moindres traits de son visage.
Revenir en haut Aller en bas
https://no-more-sparkles.forumgaming.fr
Aidan Martin

Aidan Martin


• Sexe : Masculin
• Messages : 286
• Inscription : 29/09/2009
• Jukebox : Julian Casablancas - Glass.
• Crédits : Rokku
• Humeur : ok

QUELQUES NOTES.
• Adresse:
• Favoris: Space Riders
• Bric-à-brac:

walking on the moon ─ Aidan. Empty
MessageSujet: Re: walking on the moon ─ Aidan.   walking on the moon ─ Aidan. Icon_minitimeSam 24 Oct - 16:22

    Sans une réplique de plus, sans même émettre une moindre protestation, Carmen s’était remise à jouer. Lentement, délicatement, et avec une patience qui trahissait sa douceur caractéristique. Un silence religieux retentissait tout autour, comme si par la simple force de la mélodie, nous nous trouvions enfermés dans une bulle nous séparant du monde. Je fixais ses doigts fins s’agripper aux cordes pendant une fraction de seconde, avant que ne retentissent les notes suivantes. Un instant je fermais les yeux, tentant vainement de m’immerger, m’imprégner de la situation pour la graver inutilement dans ma mémoire, comme si c’était la toute dernière fois que je l’entendais jouer, pour moi, en quelque sorte. Je m’approchais d’elle avant de m’asseoir sans bruit sur un siège posé à sa gauche. Je lui en voulais beaucoup de ces paroles prononcées lors de la soirée consacrée au Fun Factory à laquelle malheureusement, nous étions conviés, mais au fond, qui est-ce qui avait tout fichu par terre en premier ? J’étais le fautif, et je ne pouvais m’en prendre qu’à moi.
    Mais, autant le répéter une fois encore, je n’avais jamais désiré que Leeroy Berwood périsse sous mes coups. Au mieux, je souhaitais lui mettre une jolie raclée, une belle correction, mais je n’avais pas la moindre envie qu’il meurt, pas la moindre envie d’être traité en assassin. Cette soirée là je n’avais pas pu me retenir, et j’en payais le prix. J’évaluais cependant depuis un certain temps déjà une optique dans laquelle l’inverse aurait pu se produire, et j’avais parfois l’impression que Carmen me comprenait. Mais il y avait d’autre moment où elle me donnait la nette impression de s’éloigner de plus en plus de moi. Elle venait de lever ses yeux vers mon visage, et dans ceux-ci je contemplais un vide que jamais je n’avais remarqué auparavant. Des pupilles sombres, dans lesquelles je ne trouvais plus rien à lire si ce n’était qu’elle en avait sa claque de faire semblant d’aller bien. Je n’avais pas l’intention de lui dire quoi que ce soit, mais rivais tout de même mon regard au sien, retranché dans mon mutisme. Je ne faisais que la contempler, et pour l’instant, ça me suffisait. J’avais eu mon quotas de douleur ces derniers temps, j’en avais même gardé quelques cicatrices, les unes physiques, et d’autres seulement symboliques mais toutes aussi monstrueusement dévorantes.
    Carmen venait de mettre un terme à notre supplique silencieuse en se levant brusquement, mais je continuais de la fixer comme si d’une minute à l’autre elle allait s’avérer être capable de disparaitre, de quitter la surface de la terre, Don que j’aurais aimé posséder entre milles. Elle se dirigeait vers un coin de la pièce que je n’aimais pas beaucoup, celui où l’on entreposait les numéros d’anciens magasines qui faisaient de nous des articles et nous couchaient sur papier glacé sans remords, et s’empara mollement de l’un des derniers numéros. Du moins, je le jugeais comme tel puisqu’il était classé premier de la pile. J’arquai les sourcils dans un mouvement instinctif, presque mécanique. Qu’est-ce qui lui prenait ? Je ne m’étais pas attendu une seule seconde à ce qu’elle fasse comme si j’étais invisible et qu’elle mène sa petite journée en m’évinçant totalement de son champ de vision… Mais je me méprenais sans doute, je ne l’imaginais pas fuir la conversation qui s’imposait quand bien même nous savions tous les deux qu’elle serait décisive. Carmen tourna les pages à toute vitesse, ne s’arrêtant qu’au moment où elle tomba à l’endroit qu’elle désirait lire. De là où j’étais, je n’y voyais pas grand-chose, mais les caractères gras me sautaient aux yeux comme s’ils avaient envie de se coller à ma rétine : « Les dernières révélations de Carmen Westfall ! ». Révélation était le mot juste, moi-même étant encore sous le choc, même si dès le début j’avais refoulé l’envie de connaitre l’identité de la personne qu’elle avait mentionnée sous l’emprise de l’alcool. Pourtant, plus les jours défilaient, plus mon cerveau me criait qu’il fallait que j’en aie le cœur net.

    « Inutile. »

    Souffla la jeune femme, passablement hors d’elle. Comment avait elle pu croire une seconde que la lecture de ces pages allait être bénéfique ? J’eus un sourire malgré moi envers cette naïveté nouvelle qui n’était pourtant pas le genre de Carmen, mais je le perdis rapidement lorsque le tabloïd glissa jusqu’à moi. Entre mes pieds, précisément, comme un fait exprès. Je baissais mon visage et brutalement, la réalité m’emplit. Je lançais un dernier regard à Carmen avant de me pencher en avant et de ramasser la revue que je posais sagement sur mes genoux, mes mains scellées au dessus, comme un cadenas qui garderait une horreur indescriptible enfermée dans l’ombre. Je lisais sur les traits de son visage qu’elle n’avait aucune envie que j’y jette un œil. Il ne fallait pas qu’elle s’inquiète, loin de cette idée saugrenue se trouvaient mes intentions. Je n’avais aucun besoin de lire ce qui y était relaté ; je savais déjà. J’avais été présent.

    « Je ne vais pas lire cette connerie. » Lâchais-je, moi-même étonné de la dureté qu’avaient prises mes intonations. « Je n’ai pas besoin qu’on me rappelle les faits, ils sont encore bel et bien là ! » illustrais-je en tapotant mes tempes avec mon index.
    « Carmen, il y a trop longtemps que l’on se fuit, qu’on fait semblant. Je comprendrais que tu veuilles qu’on en parle, moi-même j’ai envie qu’on le fasse ! Tu as forcément des questions, des reproches à me faire, des choses à me balancer, tu mérites de me dire le fond de ta pensée et je crois que je mérite de l’entendre. »

    Instinctivement, je me levais du siège et la rejoignais. Je la dépassait de plusieurs tailles, mais ce n’était pas pour paraître plus imposant que j’avais changé de position, simplement pour être plus impliqué, lui montrer que je n’avais qu’une envie, celle qu’enfin nous soyons d’égal à égal, et que l’on respire avec liberté.
Revenir en haut Aller en bas
Carmen Westfall
CARMEN ♦ Love is all we belong to.
Carmen Westfall


• Sexe : Féminin
• Messages : 2487
• Inscription : 21/08/2009
• Jukebox : PETE DOHERTY ♦ Arcady.
• Crédits : Cobocha, cette femme exceptionnelle ; Mara (lj)

QUELQUES NOTES.
• Adresse: 104, Direy road. (Camden Town)
• Favoris: Monkey Business
• Bric-à-brac:

walking on the moon ─ Aidan. Empty
MessageSujet: Re: walking on the moon ─ Aidan.   walking on the moon ─ Aidan. Icon_minitimeDim 25 Oct - 14:45

    Un geste de soulagement, et sa bouche de décrispa momentanément. Sa poitrine se relâcha vers l'avant lorsqu'elle se rendit compte qu'Aidan ne touchait même pas au tabloïd.

    « Je ne vais pas lire cette connerie. » avait-il lâché d'une voix solennelle qui en devenait sévère. Cette voix était rare dans la bouche d'Aidan. Il avait ajouté se souvenir des faits : ce n'était pas étonnant. Comment oublier cette soirée, qualifiée de mémorable par les chroniqueurs des journaux divers et variés qui en avaient fait leurs choux gras. Carmen, elle, penchait plus particulièrement pour l'adjectif catastrophique. La fin, en particulier, lui apparaissait comme un désastre. Elle avait tenté, durant quatre jours, quatre longues journées, de faire table rase de cette nuit, sans jamais y arriver, évidemment. Les remords la rongeaient, la détruisant doucement. Pas une journée où elle ne regrettait pas ses mots. Aidan avait déjà assez souffert, elle le savait. Le moment était des plus mal choisis. Après la mort de Berwood, son petit ami avait eu besoin d'elle, et tout ce qu'elle avait trouvé à faire était se réfugier dans les bras d'un autre. Ridicule. Fuir, elle avait fui, bêtement, et se faisait désormais rattraper.

    « Carmen, il y a trop longtemps que l’on se fuit, qu’on fait semblant. Je comprendrais que tu veuilles qu’on en parle, moi-même j’ai envie qu’on le fasse ! Tu as forcément des questions, des reproches à me faire, des choses à me balancer, tu mérites de me dire le fond de ta pensée et je crois que je mérite de l’entendre. »
    La jeune femme tourna ses prunelles vers Aidan, lorsque ses premiers mots pénétrèrent l'air. Sa voix grave se perdit dans le cerveau de Carmen. Elle profitait de ce son, comme d'une mélodie, et dû se répéter la phrase plusieurs fois avant d'en saisir le sens, absorbée par la musicalité qui s'en détachait. Parler, parler, les êtres humains ne veulent que cela, parler. Ses lèvres se pincèrent de nouveau quand Aidan vint vers elle.

    « Je ne sais pas quoi dire, je.. Je ne sais pas... Je ne sais même pas si je t'en veux vraiment. » Sa voix était peu assurée, ponctuée de trémolos et d'hésitations. Elle ne savait pas objectivement ce qu'elle reprochait à Aidan.

    « A cause de toi, la moitié de famille ne me parle plus, et l'autre me parle pour me dire de te fuir comme la peste. A cause de toi, les journalistes me poursuivent jour et nuit, où que j'aille. Cela me semble être une assez bonne raison de t'en vouloir, et pourtant je ne te reproche rien. » Ces mots durs étaient sortis seuls, distants de celle qui les prononçait. Comme inconsciente de ce qu'elle disait, Carmen avait énuméré les soucis qui faisaient désormais part entière de sa vie, pour n'en sortir qu'une fois le succès disparu. Elle continait de fixer Aidan d'un regard empli de douceur. Ses sentiments à son égard étaient partagés, mais elle ne pensait plus pouvoir encore ressentir de l'amour pour cet homme qu'elle avait pourtant tant aimé. « Je ne sais pas si je peux encore tenir. » lança-t-elle avec une intonation morne, d'une voix sans aucun accent. Carmen ne savait même plus ce qu'elle disait, et parlait mécaniquement, sans que ses paroles passent par le coeur; son cerveau lui disait de répondre, elle le faisait. Elle le faisait de cette manière mécanique qui permet de prendre de la distance face à la situation, quand on risque de la prendre trop à coeur.

    Son regard balayait la pièce, cherchant à éviter les iris perçants d'Aidan, dans lesquels elle lirait probablement des choses qu'elle cherchait à fuir. Elle se sentait lâche, n'osait même pas affronter le regard de cet homme qu'elle avait adoré.
Revenir en haut Aller en bas
https://no-more-sparkles.forumgaming.fr
Aidan Martin

Aidan Martin


• Sexe : Masculin
• Messages : 286
• Inscription : 29/09/2009
• Jukebox : Julian Casablancas - Glass.
• Crédits : Rokku
• Humeur : ok

QUELQUES NOTES.
• Adresse:
• Favoris: Space Riders
• Bric-à-brac:

walking on the moon ─ Aidan. Empty
MessageSujet: Re: walking on the moon ─ Aidan.   walking on the moon ─ Aidan. Icon_minitimeLun 26 Oct - 19:46


    J’avais l’impression que ce que mes paroles fendaient l’air sans pour autant parvenir aux oreilles de Carmen. Elle me regardait, pantoise, comme si je m’exprimais dans une langue étrangère. Je m’attendais à tout moment à ce que ses jambes cèdent et à ce qu’elle perde l’équilibre, secouée comme elle l’était dans l’instant. Je ne m’étais pas attendu à une réaction d’une telle ampleur. Je la scrutais également, pourtant curieux de ce qu’elle aurait à répondre ; ses lèvres se pincèrent, et je n’eus à attendre qu’une poignée de seconde avant qu’elle ne daigne me faire part de ses sentiments.

    « Je ne sais pas quoi dire, je… Je ne sais pas… Je ne sais même pas si je t’en veux vraiment. »

    Sa phrase était entrecoupée, comme si elle reprenait son souffle après chaque mots, se donnant ainsi du courage. Je n’avais aucune envie qu’elle se mette à pleurer, ainsi, je fis un minuscule pas en avant, puis me ravisais. Je la trouvais indécise, elle avait toutes les raisons du monde de m’en vouloir, et pourtant, elle affirmait ne pas savoir exactement ce qu’elle me reprochait. Pourtant, moi-même au fond, j’en étais conscient. Elle me reprochait de n’avoir pas réfléchis, elle me reprochait d’avoir elle aussi à subir les conséquences de mon acte, et bien sûr, je comprenais. J’aurais été un monstre d’égoïsme, si je n’acceptais pas ces remontrances bien méritées.

    « A cause de toi, la moitié de famille ne me parle plus, et l'autre me parle pour me dire de te fuir comme la peste. A cause de toi, les journalistes me poursuivent jour et nuit, où que j'aille. Cela me semble être une assez bonne raison de t'en vouloir, et pourtant je ne te reproche rien. »

    Inconscient de mon geste, je baissais la tête. Auparavant, c'est-à-dire avant le meurtre, j’aurais assurément balayé les réflexions de Carmen d’un revers de la main avant de me plonger dans la télévision, une cigarette entre les lèvres, mais ces temps-ci, j’avais un réel besoin de l’avoir près de moi, physiquement comme psychologiquement. Je me rendais compte à présent à quel point elle était loin, à quel point j’avais relâché la bride. Plus le temps passait, plus Carmen s’éloignait de moi, guidée par les conseils de ses proches et par ses propres conclusions. Elle vivait l’enfer à cause de moi, et pendant ce temps-là, je me focalisais sur mes problèmes personnels. Avais-je raison, ou avais-je tords ?
    Elle me regardait d’une manière tendre, pourtant je savais que ce n’était qu’une façade qu’elle opérait dans l’espoir de ne pas me faire trop de peine. Quel était encore l’intérêt de me préserver ? Finalement, je m’avançais bel et bien vers elle, posant ma main sur son épaule. Je m’attendais presque à ce qu’elle tressaille, tant ce geste était devenu rare. Après quatre jours de séparation, même si cela semblait un peu court, les choses changeaient, inévitablement.

    « Je ne sais pas si je peux encore tenir. »

    Je mesurais enfin l’ampleur de l’abîme qui nous éloignait l’un de l’autre. Ce n’était que symbolique, puisque j’étais en vérité à deux pas d’elle, mais de là je pouvais au moins ressentir le fait qu’elle était absolument confuse. Perdue dans un dédale de sentiments contradictoires dans lequel elle nageait avec l’espoir d’y trouver une issue. Une issue qui si possible, ne ferait de peine à personne. Que croyait-elle ? Que je n’avais pas souffert moi, de me rendre compte qu’elle songeait à me remplacer dans des temps pareils ? Je plaquais ma main libre derrière sa nuque, essayant vainement de lui faire prendre conscience de ce qu’elle affirmait.

    « Tu veux dire que tu rompt avec moi, Carmen ? » Articulais-je péniblement.

    Mettre des mots sur cette idée désastreuse était une chose dont je me serais volontiers délesté. Je voulais bien comprendre qu’elle avait besoin de distance, pour se remettre d’aplomb, je voulais bien comprendre qu’elle désirait être en paix plus que tout, mais je refusais catégoriquement qu’elle me mette à l’écarts, qu’elle oublie ce que nous avions traversé ensembles, qu’elle oublie jusqu’à mon existence. Je n’en étais tout bonnement pas capable. Ses yeux quittèrent les miens et elle détailla la pièce avec empressement, souhaitant vraisemblablement échapper à mon regard inquisiteur. Mais nous n’avions pas le temps pour ça. Je lâchais son épaule et plaçais mes doigts sous son menton, l’arrachant à sa lente contemplation des lieux pour rétablir le contact de nos prunelles. Je la secouais délicatement.

    « On peut traverser ça Carmen, ça fait des jours que je tente de me calmer, tu es la seule qui me comprenne, qui sache réellement ce que j’endure. Tu sais comme moi que j’ai pas voulu tout ça, tu le sais… »

    J’approchais mon visage du sien, courbais même l’échine pour qu’elle saisisse exactement ce que je lui disais, que chaque mot s’imprime dans son esprit, peu m’importais à présent que cela se fasse avec douleur, nous en avions besoin tous les deux.

    « Tu ne m’aimes plus ? »
Revenir en haut Aller en bas
Carmen Westfall
CARMEN ♦ Love is all we belong to.
Carmen Westfall


• Sexe : Féminin
• Messages : 2487
• Inscription : 21/08/2009
• Jukebox : PETE DOHERTY ♦ Arcady.
• Crédits : Cobocha, cette femme exceptionnelle ; Mara (lj)

QUELQUES NOTES.
• Adresse: 104, Direy road. (Camden Town)
• Favoris: Monkey Business
• Bric-à-brac:

walking on the moon ─ Aidan. Empty
MessageSujet: Re: walking on the moon ─ Aidan.   walking on the moon ─ Aidan. Icon_minitimeMer 28 Oct - 12:49

    Carmen s’était perdue dans ce labyrinthe de sentiments, et se trouvait désormais face au plus corriace des minotaures. Elle ne retrouvait plus son chemin, le fil de ses pensées. Le seul qui aurait pu lui permettre de se sortir de ces impasses où menait chaque début de réfléxion. On dit trop souvent l’éloignement gage de belles retrouvailles, ce n’était pas ici le cas. La jeune femme savait mieux que personne combien elle avait désiré cette conversation, pourtant elle n’attendait qu’une chose : partir.
    D’un geste doux, il posa sa grande main sur l’épaule de Carmen. Elle eut comme un geste de recul, avant d’accepter cette présence. Depuis quatre jours, ils n’avaient pas été aussi proches l’un de l’autre, et elle retrouvait presque les sensations de leurs premiers contacts.


    « Tu veux dire que tu rompt avec moi, Carmen ? »

    Elle tressaillit à cette évocation. Un instant, elle en voulut à Aidan d’avoir osé prononcer ces mots qu’elle aurait préféré éviter. Elle-même ignorait ce qu’elle voulait, et se voir confrontée ainsi aux faits n’arrangeait pas son problème. Dans les histoires, tout semble toujours simple. On nous serine que la vie est belle, que l’amour est partout, dans chaque particule d’air que l’on respire. On nous fait prendre en concentré des doses et des doses d’histoires de cœur qui se finissent bien, et l’on finit par se rendre compte que ça n’existe pas. Il y a toujours quelqu’un dans l’histoire qui souffre, mais celui-là, on ne nous en parle même pas.
    Voulait-elle réellement la fin de leur relation ? La cruelle question restait encore sans réponse. Elle ne dit rien, détourna les yeux. Mais Aidan la sortit de sa torpeur, saisissant son menton afin de lui faire face.


    « On peut traverser ça Carmen, ça fait des jours que je tente de me calmer, tu es la seule qui me comprenne, qui sache réellement ce que j’endure. Tu sais comme moi que j’ai pas voulu tout ça, tu le sais… »


    Ces mots la laissèrent pour muette. Bien entendu, elle le savait. Il ne cessait de le clamer. Carmen ne pensait pas que leurs difficultés venaient du comportement d’Aidan. Avant le meurtre, si on lui avait demandé comment elle réagirait, elle aurait répondu comme une évidence : « Je l’aiderais, évidemment ! » Cependant, elle ne savait pas si elle avait encore la force de vivre ce quotidien là. Elle n’ignorait pas les efforts d’Aidan pour se rasséréner, mais aujourd’hui les pressions étaient multiples. Comme si le monde entier était contre elle.


    « Tu ne m’aimes plus ? »

    Le cœur de Carmen fit tel un bond contre sa cage thoracique, et vint se presser dans sa poitrine. L’interpellation se faisait torture dans l’esprit de la jeune femme. Elle détourna brusquement la tête, balayant le visage d’Aidan de ses cheveux, et se relâcha de son emprise. Un mètre plus loin, la jeune femme se détourna de nouveau vers lui. Elle détailla chaque détail de son visage, comme si c’était la première et dernière fois qu’elle le voyait. Ses joues s’empourprèrent, tandis que la réponse tardait à venir.


    « Ta question est cruelle, Aidan. Ce n’est pas ainsi que ça marche. »

    Elle le fixait désormais. Carmen ignorait ce qu’elle voulait, pensait, ressentait, et les mots d’Aidan s’en faisaient encore plus durs. Sa propre réponse était comme une interrogation pour elle. Comment cela marchait-il, alors ? La jeune femme était dans l'incapacité de l'expliquer.


    « Je ne sais pas si je t’aime encore, aujourd’hui. Parfois, je me dis que sans toi, ma vie serait plus simple, et je me prends à imaginer. Mais à d'autres moments, je ne m’imagine même pas vivre loin de ta présence. »

    Dans son esprit s’insinua alors le fantôme de Liam, tandis qu'en face d'elle se trouvait Aidan. Devait-elle choisir ? Devait-elle oublier les deux hommes ? Quelle foutue affaire. Maudit soit l’amour, maudit soit le cœur avec ses beaux sentiments.


(réponse à se pendre.)
Revenir en haut Aller en bas
https://no-more-sparkles.forumgaming.fr
Contenu sponsorisé





walking on the moon ─ Aidan. Empty
MessageSujet: Re: walking on the moon ─ Aidan.   walking on the moon ─ Aidan. Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
walking on the moon ─ Aidan.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» C A L Y P S O .moon. Milligan
» ZOLOTAREV ♦ Let's swim to the moon
» CARMEN WESTFALL ♦ Moon Safari.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
NO MORE SPARKLES ♦ You can't always get what you want. :: QUE LE RIDEAU TOMBE. :: Le tri sélectif. :: Archives de la version 1-
Sauter vers: