NOAH&EILEEN ▬ cause if you go, I go.

09h37 Un. Deux. Un. Deux. Un. Deux. Pas de grasse mâtinée pour notre jolie Eileen ce matin, loin de là. En jogging bleu marine, notre belle faisait du sport. Ne vous méprenez pas, nous parlons bien d'Eileen Laurens, cette jeune fille s'exprimant par la musique et détestant le sport autant qu'elle l'idolâtre. En cette mâtinée grise, Eileen avait pris la décision de se réserver deux heures afin de faire bouger son corps peu musclé. Sage décision, il était temps pour elle de commencer à perdre les petits kilos de glace avalés ces derniers jours. Ses pas marquants un rythme simple mais entraînant, elle s'était mise à chantonner un petit air de Goo Goo Dolls, tout en se repassant les évènements qui avaient déboulé dans sa vie de petite fille bien rangée. Ils étaient finalement nombreux mais se ressemblaient tous : Dispute avec Noah, dispute avec Céleste, dispute avec Noah, pleurs au nom de Leeroy, dispute avec Noah, dispute avec Noah, dispute avec Noah, réconciliation avec Céleste, pleurs au nom de Leeroy... Ces derniers jours, ses journées étaient seulement rythmées de disputes avec son Noah. Chose incompréhensible puisque avant ce vingt Aout, tout allait pour le mieux entre eux. Dans le meilleur des mondes. Elle avait du mal à le soutenir et s'en voulait énormément de ne plus savoir comment s'y prendre avec lui. A chaque fois qu'ils se voyaient, tout partait toujours en vrille. Noah avait tendance à écumer ses peines sur Eileen, qui, à chaque fois, se retenait de fondre en larmes. Face à lui, elle n'était seulement qu'une petite poupée de porcelaine, fragile. C'est quelques minutes plus tard que son portable émit un bip strident et, sortant de sa torpeur, Eileen vit que Noah lui avait envoyé un message. Elle attrapa son portable, posé sur un banc près de l'énorme et monstrueuse machine sportive. Noah lui demandait de le rejoindre au studio. Elle arrêtait immédiatement sa course, faisant passé son bel amoureux avant tout, comme toujours. Elle se dévisagea quelques instants, faisant une horrible mimique à la vue de sa silhouette dans le miroir. Une douche s'imposait.

10h52 Eileen pénétra dans le studio. C'est ici que le groupe se retrouvait avant pour répéter et enregistrer tous leurs disques. Aujourd'hui, ce lieu était plus synonyme de deuil qu'autre chose. Il avait suffit d'une seule perte. Une perte bien plus qu'importante aux yeux du groupe. Un ami. Un confident. Un frère. Elle bifurqua avant la fin du couloir pour atterrir sur une petite porte rouge. 015. Leur studio. Soupirant un bon coup, elle se décida à entrer, ne sachant pas quel Noah l'accueillerait aujourd'hui. A pas de loups, elle avança dans les profondeurs de la pièce éclairée d'une faible lueur. Depuis la mort de Leeroy, ce studio n'avait pas eu droit à une seule once de clarté. L'heure du deuil était grise, noire et épaisse. Elle découvrit Noah sur le sol, le regard rivé au plafond. Elle prit son courage à deux mains et se posa à ses côtés, lentement mais sûrement. De toute façon, une dispute de moins, une dispute de plus... Se dit-elle. N'osant pas prononcer un mot, ne sachant pas de quelle humeur était son amoureux, elle déposa simplement sa main sur le ventre de son Noah, lui faisant signe de sa présence, et de tout l'amour qu'elle lui portait.

Allongée à ses côtés, Eileen prenait peu à peu conscience de ce qui se tramait ici. Ce studio, contenant bien trop de souvenirs du groupe et de Leeroy, ne les aiderait jamais à avancer. Du moins tant que le deuil n'était pas fait. Mais combien de temps prendrait ce deuil ? Des mois, des années sinon peut-être jamais... Eileen ne se voyait pas vivre avec ce fardeau de ses 21 ans jusqu'à sa mort. Oh non. Il fallait qu'elle fasse réagir le groupe, et ce rapidement. Seulement, elle ne savait pas comment s'y prendre. Surtout qu'elle combattait sur le même ring qu'eux. A côté de Noah, elle se sentait pourtant plus sereine. Sa simple présence l'apaisait, et même si elle ne savait pas la tournure qu'allait prendre ce rendez-vous, elle croyait dur comme fer à leur amour. Car il n'existait pas d'amour plus sincère que le leur. Le jeune garçon se retourna vers elle, lui déposant un tendre baiser sur le front. Combien de fois par jour rêvait-elle de ce genre de petites affections toutes simples ? Énormément... Ces derniers temps, elle avait besoin de savoir son Noah auprès d'elle, de savoir que malgré tout son amour envers elle n'avait pas changé et que par dessus tout, la mort de Leeroy n'aurait pas d'impact sur leur nid tendre et douillet. Ce simple baiser posé sur le front de la Jolie du bout des lèvres fit bondir son cœur, et lorsque Noah l'étreignit, une douce chaleur s'imprégna de son corps pour ne faire qu'un avec. Eileen se permit un instant de repos et ferma les yeux quelques secondes, profitant ainsi pleinement de ce moment qui la liait à Noah, l'homme de sa vie. Elle ne savait pas s'il durerait encore longtemps ou si Noah allait encore péter un câble et s'en prendre à elle, mais pour le moment, peu importait. Le garçon fit un sourire fébrile pour laisser quelques mots passer la barrière de sa bouche en un faible murmure, ces mots qui un instant plus tard laissèrent de nouveau place à un silence paisible et sans failles. Noah avait essayé de sourire, elle l'avait bien vu. Le bel amour faisait des efforts, et Eileen le savait au fond d'elle. Elle ouvrit les yeux, pouvant ainsi se perdre dans le regard de Noah et ouvrit lentement la bouche : « Mon Noah... »

Elle esquissa à son tour un sourire timide et dessina la ligne de son torse à l'aide de ses doigts fins. Noah était celui qu'il lui fallait, et elle savait que de toute évidence, elle serait prête à l'attendre éternellement. Même si ces derniers temps étaient durs pour elle et que le comportement de son petit ami lui rendait la vie impossible, elle savait que Noah Westmint en valait la peine. Elle détourna un instant le regard, réfléchissant à ce qui se passerait si elle posait la question "Comment te sens-tu ?". Elle se résigna machinalement et la laissa dans un coin de son cerveau, se promettant de la lui poser une prochaine fois. Du moins, c'est ce qu'elle de disait à chaque fois. Elle avait besoin que Noah se confie comme avant, mais au lieu de ça, monsieur se refermait sur lui-même comme une coquille d'huître, et il était alors impossible de discuter paisiblement et calmement avec lui. Elle n'avait encore jamais parlé de la mort de Leeroy avec Noah, ou bien pas directement. Mais elle savait que ce sujet ferait éclater une dispute bien plus rude que les autres. Pour faire simple, Eileen ne savait absolument pas quoi dire, pouvant lancer une discussion tout en évitant une dispute. Le silence n'était peut-être pas plus mal au final. Elle laissa sa main vagabonder sur le bras nu de Noah. « Sais-tu que tes bras sont le meilleur endroit au monde, tendre coquelicot ? » Eileen et Noah avaient toujours eu cette habitude de se donner des surnoms ridicules aux yeux des autres mais qui leur plaisaient pourtant tant. Elle inspira légèrement, goutant ainsi au parfum de Noah, exquis. Puis elle se serra un peu plus à lui. Aujourd'hui, elle essayerait d'enlever toutes les craintes qui pesaient sur le cœur de Noah, elle passerait des heures à le rassurer s'il en avait besoin, des heures à lui répéter qu'elle ne lui en voulait pas et serait patiente, des heures à lui montrer son amour. Tout ce qu'il voudrait. Elle avait besoin de lui pour être heureuse, et seulement ça. Et elle ne comptait pas laisser une autre dispute gâcher un moment avec lui. Car ils ne savaient pas quand la mort leur tomberait dessus, ça ils l'avaient bien compris. Message encré.

Une phrase ridiculement ridicule. Eileen avait ouvert la bouche. Pour dire quoi ? Rien. Ou une petite phrase sans intérêt. Parler du plus bel endroit du monde lorsque son petit ami vacille entre l'envie de se flinguer et de vous laisser seule, et celle de rester à vos côtés quoi qu'il arrive. A côté de ça, le plus bel endroit du monde est quelque peu sans importance. Cette discussion là était complètement, totalement inutile. Elle devait lui dire. Lui dire tout. Lui dire qu'elle avait besoin de savoir ce que lui ressentait. Besoin qu'il lui montre le chemin à prendre. Le chemin de la guérison. Le chemin de la reconstruction. Encore aurait-il fallu que lui le connaisse... Bien plus que perdue, le moindre petit mot destiné à son petit ami devenait un vrai parcours du combattant puisque, de toute évidence, nul ne savait comment le garçon réagirait à l'entente des mots de la Belle. Noah s'était dégagé de l'emprise d'Eileen, non pas violemment, bien qu'Eileen ressentit un gros pincement au cœur lorsque la chair de Westmint s'éloigna de ses mains moites et fragiles. Elle n'osa d'abord pas le regarder, mais celui-ci lui attrapa la main afin qu'elle vienne se poser sur ses genoux quelques mètres plus loin. Soulagée, elle laissa ses yeux remonter à hauteur du jeune home et croisa son regard. Terne. Gris. Elle ne voyait même plus l'amour qu'il lui portait à travers. Seulement de la tristesse, un chagrin inondant. Et de la haine.

Un frisson incontrôlable. Presque violent. Les mains de Noah venaient de passer la barrière de son Tshirt, caressant ainsi la peau claire de la jeune femme. Quarante-deux jours qu'il ne s'était rien passé entre eux. Plus d'un mois. Il lui était arrivé d'essayer de lui donner envie, de lui donner de nouveau envie d'elle. Mais sans succès. Elle avait d'abord pensé qu'elle ne l'attirait plus autant qu'avant. Puis elle s'était résignée à la vraie raison : Tant qu'il n'irait pas mieux, Noah n'aurait plus envie d'elle, de son corps, de sa chair, de son amour. De toute façon, l'heure n'était pas à cela. Elle le savait pertinemment. Il murmura quelques mots contre sa poitrine et Eileen sourit timidement, bien que Noah ne le perçoive pas. Elle soupira d'aise, profitant aussi du silence et du souffle rebelle, presque ignorant de Noah.

D'autres sons. Moins clairs, beaucoup plus confus que les précédents. Son cœur bondit dans sa cage thoracique ne demandant qu'à s'y échapper. Le vif du sujet -ou du moins une approche-. L'angoissa empoigna le corps d'Eileen pour ne plus la lâcher. Elle n'était pas sûre d'avoir bien entendu. Était-ce son imagination ? Non. Mais pourquoi ? Pourquoi cette question ? Était-ce par rapport à leur relation tumultueuse ces derniers temps ? Des questions sans réponses. Seulement ça. Elle commença à se mordre la lèvre, signe incontournable signifiant que le stresse et la peur montaient dangereusement. Elle s'écarta de Noah, prenant ses distances au cas où une dispute éclaterait. Sujet épineux. Elle alla finalement se poser sur le tabouret. Celui de Leeroy. Le sien. Celui de tous les souvenirs. Elle laissa sa main droite vagabonder sur une des caisses, faisant un bruit sourd presque sinistre. Son regard voguait dans le vide, en quête de réponse convenable. « Oui, je pense que c'est possible... Pourquoi cette Question, mon Noah ? » Elle murmura ensuite, un peu plus bas « Mais Leeroy est mort, et toute cette haine envers le monde entier ne le fera pas revenir...». Sortant de sa torpeur, Eileen afficha un regard effrayé, consciente de sa grossière erreur. Elle n'avait pas voulu le dire à voix haute, cette pensée lui avait seulement traversé l'esprit. Une pensée réelle, mais bien trop dure et réelle... « Je suis désolée Noah, je n'ai pas voulu... ». Pourtant, tout ça était certainement trop tard. Une nouvelle dispute pointait sûrement le bout de son nez.

[En relisant les PVs, je me suis dis qu'il fallait peut-être une dispute en topic, mais à toi de voir comment réagira mon Noah :D]

Elle n'avait pas voulu. Réellement pas. Mais il savait autant qu'elle que ses propos crus étaient justes et vrais. Rien ni personne ne le ferait revenir. Pas lui. Ni elle. Il n'y avait pas de justice pour ces choses-là. Les mouvements soudain accélérés de Noah la remplirent d'une peur monstrueuse. Elle n'avait pas voulu. Bordel. Mais il était trop tard. De toute évidence, il allait d'ici peu éclater. Cette phrase lui avait échappé. Mais quand allait-il se rendre compte de c'te putain de situation ? Quand allait-il réagir lui aussi ? Elle n'en pouvait plus de faire le boulot seule. Le boulot d'un groupe entier. Elle n'en pouvait plus de faire semblait de tout supporter simplement parce que Monsieur était dans un sale état. Elle l'attendrait éternellement, oui, mais elle avait elle aussi besoin de se sentir rassurée. Au moins de temps en temps. Que croyait-il exactement ? Qu'elle ne souffrait pas ? Que cette réalité était simple et facile à vivre pour elle ? Non. Absolument pas. Elle aussi souffrait, elle aussi passait des nuits à pleurer. Elle était... humaine. Et faisait comme tout le monde des erreurs. Elle était consciente de l'avoir blessé, mais ne le faisait-il pas depuis 39 jours ? Elle n'en pouvait plus. Là maintenant, elle saturait. Saturait de se prendre des vents, saturait de ne plus avoir le Noah gentil en face d'elle. Saturait de voir chaque membre du groupe sombrer un par un. Elle saturait de tout. Elle voulait simplement avancer. Sans Leeroy. Mais avancer.

Noah se mit à tout balancer, fracassant la salle qui avait accueilli Leeroy. Eileen se recroquevilla sur elle-même, sentant la peur à son maximum, tremblant de tout son être. Elle n'allait pas tenir. Elle allait elle aussi se mettre à pleurer de tout son corps. Elle allait, et pour la première fois, se laisser aller. Noah parla. Elle avait le droit. Oui. Elle l'avait. Elle s'en voulait énormément de l'avoir dit d'une telle façon. Mais elle avait le droit. Des larmes de colère mêlée à la tristesse lui montèrent bientôt aux yeux. Il ne comprenait rien. Elle explosa et laissa tout ce surplus de sentiments sortir de son petit corps frêle. Là maintenant, Noah lui faisait peur. Il ne se rendait même pas compte de tout ce qu'il lui faisait endurer. Alors dans un élan de colère, sa voix dérailla et elle se mit enfin à riposter, sanglotant à moitié à cause des larmes. « Tais toi ! Tu crois que Leeroy aurait aimé te voir dans cet état ? Vous ne comprenez rien ! Aucun de vous ! Il aurait souhaité qu'on se batte ensemble, qu'on continue à avancer ! Tu le connaissais non ? ! Et tu sais autant que moi que j'ai raison ! Au lieu de ça, le groupe sombre. Vous passez votre temps à vous lamenter. Mais Leeroy lui, il aurait seulement aimé qu'on s'en sorte ! » Elle n'en pouvait plus. Elle déversait les mots qu'elle avait longtemps gardé pour elle. Noah frappa encore un objet, le détruisant un peu plus. Eileen avait peur de son petit ami, parce que là tout de suite, sa colère pouvait tout dévaster. Cette dispute était à coup sûr la pire qu'ils aient eu ensemble. Mais elle devait continuer. Le flot de larmes se fit plus rude, dévastant un peu plus ses joues déjà rougies. « Et toi Noah, regarde toi ! Tu ne me remarques même plus, je passe mon temps à essayer de t'aider, à me battre pour te donner un minimum de sourire ! Au lieu de quoi, à chaque fois, tu rejettes mon aide et te refermes sur toi-même ! Mais je suis là moi ! J'existe ! Tu crois que j'souffre pas ? Que tout ça me fait plaisir ? Alors au lieu de me dire que je n'ai pas le droit, poses-toi les bonnes questions bon sang ! On s'était dit pour le pire comme pour le meilleur ! Tu fous quoi ? J'y arriverai pas seule non plus, j'ai besoin de toi, de savoir qu'tu m'aimes ! 39 jours que tu ne me l'as pas dit ! ». La belle s'arrêta là, de toute façon, ses mots devenaient incompréhensibles sous le poids des larmes. Noah la terrorisait, elle avait peur que sa colère prenne une mauvaise tournure, et par dessus tout, elle se montrait pour la première faible. Faible depuis la mort de Leeroy, son confident.

Elle lui avait tout envoyé en pleine face. Toutes ces choses horribles qu'on garde pour soi de peur de blesser l'autre. Tous ses efforts venaient de s'envoler en moins de deux minutes. Elle avait lâché tout ce qu'elle s'était promis de ne jamais lui dire. Le pire fut sûrement le fait qu'elle ne fut pas soulagée pour autant. Quel impact aurait cette foutue dispute ? Jamais dans leur couple ils n'avaient subi quelque chose d'aussi dur, froid et violent. Jamais Noah ne s'était énervé de la sorte en face d'elle, allant même jusqu'à lui faire peur sans le voir. Jamais. Eileen était plus que désorientée, perdue entre l'envie de fuir les paroles qu'elle venait de larguer à une vitesse folle et celle de fuir tout court Noah. Juste le temps d'une soirée. Juste le temps de se calmer, de se dire que ce n'était qu'une passade, que tout redeviendrait merveilleux. Juste le temps d'y croire encore. Mais elle ne pouvait le laisser là, de peur qu'il s'imagine qu'elle mettait fin à leur histoire, fin à leur amour. Mais non. Leur amour valait de l'or, et jamais elle ne lâcherait ceci. Au grand jamais.

Lorsque Noah déblatéra un premier flot de paroles, assez distinctes, Eileen fut submergée par d'étranges sensations. Le jeune homme se confiait pour la première fois à elle -du moins au sujet de Leeroy-. Il lui disait enfin ce qu'il pensait. Enfin. Pourtant, elle ne songea pas un instant à le prendre dans ses bras. Ses paroles restaient blessantes, et de toute façon, son état ne permettait aucun effort physique. Un mal de tête violent, des larmes à en perdre la vue et des tremblement quasi-psychotiques. Non, elle ne pouvait bouger. Il disait ne plus y arriver sans son frère, et au lieu d'éprouver une quelconque compassion, Eileen sentit une jalousie presque abusée surgir. Elle se mit à penser que Noah aurait certainement préféré qu'elle meure à la place de Leeroy. Chose stupide. Ô combien stupide. Des respirations saccadées. Deux respirations saccadées. Noah pleurait aussi. A chaudes larmes. Ses larmes redoublèrent. Parce que c'était ses mots blessants qui mettaient son petit ami dans cet état. Et que cette dispute, pour une fois, était de sa faute. Elle s'en voulut. Terriblement. Les mots restaient coincés dans sa foutue gorge alors qu'elle avait seulement envie de lui hurler à la gueule qu'elle l'aimait infiniment, que cette dispute ne comptait pas et que leurs promesses étaient toujours autant sincères. Mais rien. Rien ne s'échappait. D'autres mots. Il la suppliait de rester près de lui, de ne jamais l'abandonner. Doutait-il tant que ça ?

Sa colère fut vite envolée, de toute manière, elle n'arrivait jamais à en vouloir autant au bel homme. Elle avait besoin de lui, de son être et de sa présence. Parce que seul lui suffisait à son bonheur. Bien que ce ne soit, à première vue, pas réciproque. Le garçon, face à elle, tremblotant, lui prouva que le vrai Noah existait encore, enfoui au milieu d'un malheur introverti. « Noah, je sais que c'est dur, horrible... T'entendre dire que sans lui tu te sens inutile, vide et tout me blesse... Parce que moi j'suis là. Tu ne le vois peut-être pas, mais j'te jure, Ô oui mon Noah, j'te jure que je fais tout mon possible pour te r'donner goût à la vie... Mais j'ai l'impression de ne te servir à rien, regarde, on passe notre temps à s'engueuler au lieu de se soutenir.. Tu te refermes sur toi-même, chaque jour un peu plus.. Leeroy est encore là, parce que même si, tout comme toi, j'crois pas en ce foutu Jésus, je sais que Leeroy ne nous aurait pas laissés comme ça... Et que s'il était là en ce moment, il te bougerait à t'en arracher la peau du cul pour te faire réagir.. Alors Noah, si tu ne t'en sors pas pour moi, fais le pour lui...» Puis, répondant au deuxième flot de parole du jeune homme. « J'te laisserai pas, jamais, on se l'est promis mon Noah.. J'ai besoin de toi moi aussi. Passer 39 jours sans mots doux est une vraie torture, crois moi.. Pourtant je ne m'arrêterai jamais de me battre au nom de notre amour, parce que le Noah Wesmint que je connais en vaut la peine.. Et que je suis littéralement folle de sa personne. »

Ses larmes continuaient de couler, mais moins fort.. Son coeur se calmait peu à peu, pour ne laisser place qu'à une seule envie : celle de ne faire qu'un avec son petit ami, Noah Westmint, garçon le plus fabuleux qui puisse exister... « Noah, là tout de suite, j'aimerais que tu me serres fort dans tes bras, et qu'on pleure. Mais ensemble... Parce que dans tes bras, j'me sens protégée..et aimée.»

Des mots doux. Des magnifiques "je t'aime". Sortis tout droit de la voix du beau Noah. Était-ce un rêve ? Non. Tout était bien réel. Son petit ami venait bel et bien de lui sortir ces trois petits mots qui font rêver toutes les jeunes filles en quête de bonheur. « Moi aussi mon Noah, moi aussi je t'aime. A n'en plus pouvoir... » Une douce chaleur. Ce fut une douce chaleur. Un énorme soulagement. Parce qu'elle n'avait plus besoin de se sentir jalouse et moins importante que Leeroy, le meilleur ami de Noah. Soulagée parce qu'il l'aimait toujours autant et que rien ne pourrait détruire cela. Soulagée parce que cette dispute avait finalement eu le plus beau des impacts. Soulagée parce que aujourd'hui, et même si cela ne durerait peut-être que quelques heures, Noah et Eileen seraient de nouveau les amoureux transis que tous avaient connu. Les journaux avaient énormément joué de leurs disputes incessantes et répétées, bien que les deux amoureux firent tout leur possible pour se cacher des journalistes. On avait entendu parler de rupture, de haine, de tromperie... Et même de la fin du groupe. Mais en se baladant de nouveau main dans la main, en profitant de nouveau de leur amour, ils arriveraient à faire fermer la bouche de tous ces abrutis assoiffés de conneries. Et de toutes ces groupies désirant seulement son Chéri. Parce que oui, il était à elle, et elle comptait bien le garder longtemps, très longtemps, à jamais. Elle savait que vivre de nouveau pleinement leur amour mettrait du temps, mais elle y croyait plus qu'elle n'y avait jamais cru. Parce qu'un pas énorme, presque incroyable, venait de se faire. Simplement à cause de mots balancés sans le faire exprès.

« Ce n'était pas de ta faute Noah, je t'aurais encore attendu s'il avait fallu... 39 jours, ce n'est rien dans une vie entière. » Elle émit un mince sourire, elle se sentait bien, dans les bras du jeune homme. Parce que là, elle savait que rien ne pouvait lui arriver, que collée ainsi à Noah, la tempête se calmait toujours. Son ventre était vide. Et c'était une sensation presque trop agréable. Plus de boule, plus de boule de stress, plus de boule d peur. Juste une boule d'amour, câline et affectueuse. Ah l'amour. Tout reprenait enfin son sens, sa place dans la tête de Eileen. Enfin, dirions-nous.

Des excuses. Son Noah revenait peu à peu, elle le sentait. Et un épanouissement incontrôlable avec. 39 jours qu'il ne s'était pas excusé de sa moindre erreur, alors qu'avant, il le faisait sans cesse, lui prouvant à chaque fois qu'il l'aimait un peu plus. Il était pardonné depuis le début, sans cesse, parce qu'elle ne pouvait jamais lui en vouloir bien longtemps. Puis Monsieur avait toujours su user de son charme pour apprivoiser notre belle Eileen, toujours avec gentillesse et tact. « Chut, ne crains rien mon Amour, je ne puis t'en vouloir... Tu le sais, au fond de toi » Voilà. Tout avait cessé. Mais surtout les larmes. Elles avaient aussi emporté le silence. La conversation débutait enfin. Après 39 jours et quelques heures. Des retrouvailles, en quelque sorte. Eileen se mit sur la pointe des pieds, essuyant les dernières larmes du jeune homme avec des baisers, pour finir sur le bout de son petit nez. Adorable. Chaque trait de son visage. Elle aimait tout chez lui. Jusqu'aux épis sur sa tête.

Ses lèvres. Elle sentit les lèvres de Noah sur les siennes. Douces et rudes à la fois, chaudes et froides. Elle redécouvrait chaque sensation, chaque petit picotement. Elle reprenait vie. Une chaleur. Presque suffocante, certainement enivrante. Le beau garçon lui picorait le visage, le cou. Et elle, elle frissonnait. Elle fut certaine que Noah savait ce qu'elle désirait là, maintenant. 42 jours d'abstinence. 42 jours de refus. Ses sens étaient à leur maximum, tendant leur âme au moindre geste du jeune homme sur sa chair. Elle le voulait. Ici. Qu'importe l'endroit. Eileen se hissa de nouveau sur la pointe des pieds, dû à sa petite taille naturelle, et en se mordant la lèvre au contact des mains de Noah sur ses hanches, elle regarda Noah avec insistance, le remerciant de tout son cœur de l'avoir choisie elle. « 42 jours... Et quelques heures. Ne l'oublie pas mon Grand. Tu vas devoir te rattraper, ça oui, et correctement » Elle fit un sourire espiègle, lui tirant la langue. Puis pour la première fois depuis bien longtemps, elle se mit à rire. De bon cœur. Plus rien n'avait d'importance. Elle riait parce que, finalement, la vie en valait la peine,.

[A toii de voir si tu souhaites qu'on développe ou pas la partie "retrouvailles sensuelles" mon Noah <3 Peu importe ton choix, je suivrais ce que tu as choisi en répondant :D ]

Eileen savait pertinemment que tout n'était pas fait, qu'il restait un bon bout de chemin à faire afin que son petit ami puisse de nouveau vivre à peu près correctement. Pourtant, elle croyait en lui. Il lui avait prouvé à maintes reprises qu'il était fort et qu'il pourrait toujours s'en sortir. Puis désormais ils étaient deux. Deux pour s'aider. Deux pour s'aimer. Deux pour la vie. Quelle belle sensation que l'amour, au final. Elle savait que retrouver complètement goût à la vie mettrait du temps, autant pour elle que pour Noah, et que de toute façon, la blessure ne se refermerait jamais complètement. Leeroy n'était plus parmi eux, et il y avait désormais un vide impossible à combler. Et ce à jamais. Le groupe ne serait jamais plus ce qu'il était avant. D'ailleurs, Eileen ne pouvait pas voir le petit nouveau. Il avait pris la place de Leeroy. Et ça, ce n'était pas concevable pour elle. Autant que pour Noah. Car même si le jeune homme n'en parlait pas, elle le voyait bien à chaque répet'. Des doutes pesaient encore au fond de son cœur, mais elle ne voulait en parler là et maintenant, alors que tut était plus calme entre eux, et que bientôt, ils ne feraient qu'un le temps d'une belle heure de retrouvailles. Sauvages. Mais des retrouvailles amoureuses. Tout leur amour y était passé. Et chaque sentiment était revenu au galop, leur prouvant une nouvelle fois qu'ils étaient fait l'un pour l'autre. Leur amour subissait mais s'en sortait toujours indemne, et chaque fois un peu plus fort.

Nus. Elle retrouvait la chair de son amour, de son Noah. Il était tellement beau, allongé ainsi, presque serein, ou du moins en meilleur état. Elle avait imaginé ce moment des tonnes de fois, mais jamais elle ne l'avait pensé aussi beau et grandiose. « Oui, pas mal, pas mal... Mais ne crois pas que tout est gagné, mon Noah. » Eileen lui fit un sourire mi-figue/mi-raison puis arquant un sourcil, elle repoussa d'une main assurée le corps de Noah. Elle sourit de nouveau et roula sur le côté avant de tirer la langue au beau Noah. Elle adorait l'embêter, et lorsque leur relation était des plus stables, les deux amoureux passaient leur temps à jouer au chat et à la souris. Se faisant des petites crasses qui les faisaient au final toujours rire. Finalement, la jeune fille roula de nouveau vers lui, être nue contre lui lui avait trop manquée pour qu'elle abrège ce moment. Une fois près de lui, elle se laissa aller contre son torse. Elle s'y sentait si bien. « C'est grâce à toi mon Noah, il n'y a que toi pour me faire sourire comme ça... » Elle sourit de nouveau, et puis de toute manière, son sourire restait collé à son visage. Elle se sentait bien aujourd'hui.

Une partie d'elle pensait encore à Leeroy, elle avait envie de parler de lui, qu'ils se confient comme avant... Elle avait besoin de savoir ce que lui pensait, ce que lui ressentait par rapport à tout ça... Et par dessus tout, elle voulait savoir quelle serait sa réaction le jour où Noah croiserait Aidan... « Dis mon Noah... » Elle ne finit pas sa phrase, le jeune homme avait compris, elle le savait. Elle lui embrassa le menton, et, lentement, elle caressa la joue du jeune homme, plongeant son regard dans le sien. Parfait.